Kira, c’est le genre de fille à qui la vie a donné beaucoup, mais en lui faisant largement payer. Née d’un couple américano-coréen plutôt aisé, mini Kira eut un début d’enfance exemplaire. Mignonne à croquer, maligne, bien élevée, tout bon pour avoir une vie simple et sans trop d’embuches. En plus de ça, elle dévoila rapidement un talent inné pour la danse, et une voix angélique. Et comme pour beaucoup d’enfants des années 90, porté par la vague Disney américaine, on lui s’arrangea pour qu’elle aussi, un jour, devienne une idole. Kira n’avait rien contre. Elle aimait chanter. Et elle aimait surtout danser. Alors elle supporta que sa mère, comme un tas d’autres américaines tordues, vivant par procuration à travers leurs filles, joue à la poupée Barbie avec elle. Concours de chant, de danse, de beauté, castings en pagaille pour des publicités, des apparitions dans des films et séries télés… Kira supportait tout ça. On lui répétait toujours que si elle faisait tout ça, si elle gagnait tout ça, elle pourrait devenir riche et célèbre. Et vivre de la danse, oui aussi. Si cet argument semblait secondaire pour sa folle de mère, c’était la principale motivation de Kira. La seule est unique.

Et puis finalement, cela arriva. Kira intégra un groupe monté de toute pièce par une agence encore méconnue, voulant tenter de créer un groupe de 4 adolescentes de 14-15 ans, pour les jeunes adolescentes, sans image sulfureuse, sans vendre de sexe, avec des paroles mignonettes et pleines de joie de vivre. Kira trouvait ça très stupide, mais plutôt amusant. En tout cas, elle y était. Elle pouvait enfin exercer sa passion comme un vrai travail. Le groupe, Play Time (et oui, hein, avec un public de 10-12 ans, on a des noms comme ça) fit rapidement fureur. Déjà par la rareté de ce type de band, mais en plus parce que les filles avaient été choisies avec soin. Si Kira dansait excellemment bien, elle servait tout autant à ramener un public plus vieux et un public masculin avec ses formes quelques peu plus… occidentales. Clairement oui, sa tronche joua presque plus que son talent à l’époque. En même temps, tout le monde se fichait d’avoir des danses élaborées dans un tel type de groupe.

Deux ans plus tard, le groupe changea de manager. Ce fut horrible pour les filles, car il s’avéra que ce type était un véritable pervers. Et tout en gardant leurs images de gamines, en cachant le peu de poitrine qu’elles avaient, les filles durent faire face au harcèlement sexuel. En particulier Kira qui subit également des attouchements sexuels et elle risqua même bien pire. Elle fut sauvée par l’une de ses camarades qui avait senti venir le coup. Cet évènement déclencha une vendetta parmi les filles, menée par la sauveuse. Après deux ans d’enfer, elles firent virer leur manager, même si la vérité resta sous silence. Elles avaient toutes trop honte. L’agence mit le groupe en stand by quelques mois, le temps de réfléchir à son futur. Le public ayant vieillit avec elles, commença à s’en désintéressé, et les ratés (volontaires) des filles en public de ses derniers temps avait contribué à leur baisse de notoriété. Finalement, l’agence leur proposa de relancer leur carrière, en repartant sur une image plus sexy. Maintenant, elles devaient vendre du sexe… Kira fit un réel burn-out, se mettant à hurler et à se couper les cheveux en pleine salle de réunion. Sa sauveuse la fit taire avant qu’elle ne crache certaines vérités, les deux autres filles fondirent en larmes. Ce fut la dernière fois que les filles se virent.

Kira rentra, et sa mère se mis à hurler sur elle, ayant appris par téléphone la démission de sa fille avant que celle-ci ne soit rentrée. Et qu’elle se soit coupée si court des mèches de ses si beaux cheveux la rendit presque hystérique. Kira reçut la réaction de sa mère comme une grosse claque. Alors elle la frappa. Elle lui cassa le nez d’un coup de poing. Son père intervenu, contre toute attente, en sa faveur. Lui qui avait laissé faire sa femme avait toujours veillé à ce que les choses aille bien pour sa fille du coin de l’œil. Et s’il n’avait pas vu son malaise ses dernières années (qu’elle s’était largement employé à dissimuler), il voyait bien qu’il y avait un gros problème. Sur la demande de Kira, la famille partie vivre à New-York pour une année entière où Kira se concentra uniquement sur la danse, perfectionnant d’avantage son art, et exploitant enfin tout son potentiel. Avant de partir, elle participa à un grand concours de danse national, histoire de voir si elle était aussi bonne que ce qu’on pouvait dire d’elle. On lui avait toujours fait pleins de compliments, alors elle n’avait pas confiance. Mais elle gagna.

De retour en Corée, elle se lança dans une carrière de chorégraphe. Elle fut rapidement engagée par la Triangle Entertainment. Son talent fut très vite reconnu, et elle fut chargée de créer les chorégraphies de clips et concerts de plusieurs groupes d’idoles, ainsi que de les coacher de temps en temps. Lors du tournage des clips, elle était tellement pénible avec les réalisateurs, qu’on lui attribua également un rôle de metteur en scène « adjoint ». Elle avait un boulot de dingue, mais adorait ça. Enfin… c’est bien plus vicieux que cela.
Kira adore son travail, mais voue une espèce de haine malsaine envers le monde des idoles. Mais oui, elle s’implique dedans. Elle s’avère être relativement tyrannique avec les idoles. Et elle reproduit ce qu’elle a vécu. Harcèlement sexuel. Enfin, pour les mecs, elle les chauffe suffisamment pour se les taper. Quand elle a envie de se les taper. Sinon elle les chauffe juste. Pour les filles, oui, ça s’apparente plus à du harcèlement, surtout pour les hétérosexuelles. Mais non, on ne dit rien. Pourquoi ? Pour la même raison qu’elle n’a pas été virée malgré son caractère. Parce que c’est la meilleure. La SA Entertainment essayant depuis quelques temps de la racheter, et la Triangle E. essayant de la garder à tout prix, Kira décida de se mettre à son compte. Travaillant pour les deux, selon l’offre et la demande.